Cette fois-ci dans Partie Rapide, Zali vous parle du dodge them up effréné Swordship et du puzzle platformer étrange Togges.
Swordship
C'est pas de bol : la course contre le réchauffement climatique a visiblement été perdue, tout est inondé et les ressources se monnayent cher. Vous, pilote d'un Swordship, êtes envoyé sur des canaux étroits pour récupérer un maximum de caisses de trucs flottant à la surface. Hélas, trois fois hélas, ils sont envahis de robots tueurs qui veulent vous réduire en pièces détachées. Vous aurez saisi qu'on n'est pas là pour faire dans le subtil, bienvenue dans Swordship, nouveau jeu du studio suisse Digital Kingdom.
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Swordship c'est simple comme bonjour avec un tutoriel d'environ deux minutes vous apprenant absolument tout ce que vous avez besoin de savoir. Votre vaisseau doit récupérer des colis, puis les livrer sur des points à la surface de l'eau. Vous pouvez esquiver et plonger et des tas de trucs surgissent de partout pour vous faire exploser. Au moindre contact avec une surface ou un projectile, pouf, Game Over. Votre objectif est d'aller le plus loin que vous le pourrez sans mourir, en faisant le score le plus haut possible.
Pour marquer des points, vous pouvez bien sûr livrer des colis, mais aussi réaliser des esquives dangereuses ou forcer les ennemis à s'entretuer en évitant leurs projectiles, ce qui constitue votre seul moyen de défense. Tous les trois ou quatre niveaux terminés, vous changez de biome, et tout devient beaucoup plus dangereux. Petite douceur dans ce monde de brutes : à la fin de chaque tableau, il vous sera demandé d'échanger les colis récupérés soit contre des vies supplémentaires et des améliorations, soit contre des points bonus. Les améliorations vous facilitent généralement grandement la vie (résister aux flammes, déclencher des pouvoirs, ralentir le temps, etc.), mais seuls les points vous aideront in fine à progresser dans le jeu, qui possède une boucle de gameplay redoutablement efficace.
Votre première partie de Swordship vous donnera l'impression d'un jeu un peu vide : c'est assez facile, plutôt lent et pas très varié. Et puis sur un malentendu, on finit par mourir, et réaliser que le score accumulé permet de débloquer non seulement de nouveaux vaisseaux et de nouveaux environnements, mais aussi de nouveaux ennemis, obstacles et modes de difficulté. Modes de difficulté dans lesquels, bien sûr, vous marquez des points beaucoup plus vite (et dans lesquels vous mourrez de manière beaucoup plus violente et fréquente).
Le jeu engage ainsi littéralement une course à l'armement : plus vous devenez balaise à esquiver des projectiles et plus il montre ses muscles à coup de mode accéléré, d'effets météo spectaculaires et autres ennemis particulièrement nerveux. Et ça marche : alors que je suis globalement assez mauvais à ce genre d'exercice, il m'a semblé que la courbe de difficulté de Swordship épousait parfaitement ma propre progression.
Il faut dire que le jeu de Digital Kingdom a tout pour vous accompagner au mieux dans cet exercice masochiste : des décors minimalistes, mais toujours très lisibles, une difficulté assez modulable via la possibilité de stocker des vies supplémentaires au détriment du score, une fluidité à toute épreuve… Et quasiment aucun bug à déplorer. Ajoutez à cela la possibilité de recommencer très, très rapidement une partie après une défaite un peu soudaine, et vous tenez là une belle surprise, sacrément efficace.
Swordship a été testé sur PC via une clé fournie par l'éditeur. Le jeu est également disponible sur PlayStation 4 et 5, sur Nintendo Switch et sur les consoles Xbox.
Parfois, on n'attend rien de particulier d'un jeu et on en ressort absolument enchanté. Telle a été mon expérience avec ce Swordship particulièrement inspiré. Un titre qui réussit à trouver un équilibre miraculeux entre augmentation de plus en plus vertigineuse de la difficulté et confort absolu, même pour celles et ceux qui ont, comme moi, deux mains gauches et des pouces à tous les doigts. À réserver bien sûr aux amateur·ice·s de douces souffrances vidéoludiques, assurément, mais tout de même, quel immense plaisir.
Togges
Pousser des cubes, c'est la grande passion des puzzle games en 2022. Togges, première réalisation majeure du studio brésilien Regular Studio, essaye de pousser le délire un peu plus loin en FAISANT POUSSER des cubes. Un concept original, un design mignon, mais une exécution un peu molle et un léger manque d'âme sont à déplorer.
La tour infernale
Togges reprend une idée toute simple commune à 25 ans de jeux de plates-formes en 3D : on vous balance dans de grands niveaux ouverts, et il faut aller y collecter plein de choses pour faire monter des jauges et débloquer des récompenses, puis d'autres niveaux. Mais si Togges vous demande de bondir de surface en surface pour aller dénicher la sortie et les secrets de chaque tableau, son petit twist repose dans la nécessité de le faire en empilant des cubes.
Une bonne partie de ce que vous avez à faire dans Togges implique de "capturer" des objets en les englobant dans une ligne de cubes que votre personnage peut pondre ou effacer à la volée. Bien sûr, vous ne pouvez engendrer qu'un certain nombre d'éléments et vos lignes deviennent inefficaces si elles sont interrompues d'une manière ou d'une autre (par un précipice ou un monstre, par exemple).
Toute la subtilité du jeu va donc reposer dans le fait de parvenir à faire relier un point A à un point B à tout un tas de blocs en faisant en sorte de contourner ou de surmonter des obstacles. Tout au long de votre périple, vous aurez l'occasion d'acquérir diverses capacités et divers bonus multipliant les possibilités. Empiler davantage de blocs, passer au-dessus d'un espace vide, changer de couleur de bloc pour créer des chaînes avec des pouvoirs et des propriétés différentes… On reste dans une approche assez classique, mais plutôt limpide et maîtrisée.
J'aurais cependant du mal à considérer Togges, tout sympathique qu'il soit, comme un indispensable du puzzle platformer de l'année. Formellement, le jeu ne rate pas grand-chose, si ce n'est par con côté bavard un peu forceur qui peut irriter. Mais à mon sens, il a un peu de mal à briller ou à livrer quoi que ce soit de très original.
Certes, son concept central est assez original, même si ce n'est pas le premier jeu essayant de nous faire relier des points de manière plus ou moins déguisée, mais dans l'exécution, Togges manque à mon sens cruellement ET de précision ET d'inventivité. On tourne rapidement en rond, la boucle de gameplay manque de ruptures et la physique du jeu n'est pas des plus agréable ni des plus instinctives. Togges est un jeu assez scolaire manquant des moments de folie que l'on a pu voir par exemple sur un Hell Pie paru cet été. Pire : il frustre parfois par tout un tas de petites imprécisions qui font perdre du temps.
Il s'agit néanmoins d'un jeu généreux : sept immenses niveaux bourrés de secrets qui vous occuperont pour une bonne quinzaine d'heures, davantage si vous essayez d'essorer ses moindres recoins. C'est peut-être, au fond, ce qui m'a laissé avec un petit sentiment d'ennui sur la longueur. Togges propose beaucoup, beaucoup de choses à faire, mais pas assez de moments marquants ou déterminants pour qu'on arrive à oublier qu'au fond, on passe juste des heures à empiler les mêmes blocs dans les mêmes environnements.
Togges a été testé sur PC via une clé fournie par l'éditeur. Le jeu est également disponible sur Nintendo Switch et PlayStation 4 et 5.
Togges a tout d'un jeu de jeune studio : appliqué, généreux, un peu maladroit et arc-bouté autour de son (joli) concept. Si ce n'est pas un indispensable de l'année, il s'agit tout de même d'une chouette petite curiosité qui devrait ravir les fanas de puzzle games en 3D. On a vraiment hâte de voir ce que livrera Regular Studio pour ses prochaines productions !
zalifalcam
J'aime les jeux double A, les walking simulateurs prétentieux et les JRPG, et plutôt que de me soigner, j'écris à leur propos.
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