Cette fois-ci dans Partie Rapide, Zali découvre la création de parcs d'attractions de Park Beyond et le simulateur de boursicotage dans les années 80, STONKS-9800: Stock Market Simulator.
Park Beyond
Le créneau des jeux de gestion de parcs à thème est finalement assez restreint : il y a les antiques Theme Park et autres Rollercoaster Tycoon, très orientés économie et développement, et le plus récent Planet Coaster, bien plus centrés sur le design créatif d'attractions. Étrangement, aucune de ces séries n'a engendré beaucoup de descendants : à quelques exceptions près, le genre reste un relatif désert créatif. Pour tenter de relancer la machine et de mélanger le côté "gestionnaire" et le côté "ingénieur", Bandai Namco a fait appel au studio allemand Limbic Entertainment, connu pour son travail sur la série des Heroes of Might and Magic ou, plus récemment, Tropico 6. Et en essayant de concilier ces deux visions assez différentes, Park Beyond se prend un peu les pieds dans le tapis.
Parc d'attrition
Il faut reconnaitre à Park Beyond un joli sens de la mise en scène. Plutôt que de vous balancer directement dans une série de missions austères ou même dans un simple bac à sable en vous laissant vous dépatouiller avec le wiki interne du jeu, vous aurez ici droit à une jolie campagne, riche en rebondissements et débloquant petit à petit les fonctionnalités du jeu.
Vous apprendrez au fil des aventures de votre personnage à créer des manèges, à gérer votre budget, à remplir des objectifs spéciaux, à adapter vos produits aux besoins d'une clientèle particulière (adultes, familles…) ou encore à prendre soin de votre personnel. Une campagne plutôt rythmée et qui est probablement un des meilleurs tutoriels du genre, puisqu'il vous expose à un rythme assez bien pensé tout ce que vous avez à savoir. C'est aussi un peu la limite de Park Beyond : vous n'avez, hélas, pas grand-chose à y faire.
Malgré une abondance de menus, de bâtiments et de déclinaisons cosmétiques de ces derniers, qui donnent d'ailleurs à votre parc un côté très modulable, on se rend vite compte que même s'il est plutôt amusant, Park Beyond manque cruellement de contenu pour tenir sur la distance. Les visiteurs n'ont pas tant de besoins que ça, les manèges se ressemblent tous, et le système de création de montagnes russes est finalement assez contraint par la physique et la topologie : on finit par lui préférer des manèges préfabriqués pour gagner du temps.
Tout ceci ne serait pas bien grave (puisqu'encore une fois, c'est assez amusant dans sa simplicité) si le jeu avait été livré dans un état correct. Hélas, et malgré plusieurs patchs depuis sa sortie, Park Beyond reste à ce jour une expérience cruellement truffée de bugs : les visiteurs se perdent, se coincent ou ont des comportements incohérents. Les manèges plantent sans raison. Les bugs graphiques s'accumulent et les structures semblent parfois fusionner entre elles. Quant aux performances sur PC, elles oscillent entre le "passable" et le "calamiteux" et ce peu importe les options graphiques sélectionnées. C'est certes un jeu de gestion, mais voir les ralentissements se multiplier jusqu'à quasiment figer l'écran alors qu'il ne se passe pas grand-chose de spectaculaire reste vraiment dommage.
Park Beyond a été testé sur PC via une clé fournie par l'éditeur. Le jeu est également disponible sur PlayStation 5 et sur les consoles Xbox.
Un manque de contenu et un manque de finition : deux grosses épines dans le pied d'un projet prometteur. Si Park Beyond pourra vous amuser quelques heures, vous serez vite rattrapé par cette impression de vide, comme si ce jeu à cinquante euros vous avait été livré au milieu de son accès anticipé. Espérons qu'au moins les aspects techniques pourront être améliorés par des mises à jour ultérieures !
STONKS-9800: Stock Market Simulator
Développé en quasi solo par le·a développeur·euse Ternox en Ukraine, STONKS-9800: Stock Market Simulator est en bonne place pour gagner le prix du jeu au concept le plus étrange de l'année, ou au moins de l'accès anticipé le plus singulier du moment. Il s'agit d'une sorte de mélange entre un visual novel et un jeu de gestion vous mettant face à un ordinateur japonais du début des années 80 et vous proposant de faire fortune en bourse. Le jeu se déroule juste avant la baburu keiki, une période où les manipulations immobilières et boursières ont brutalement enrichi puis appauvri le Japon quand tout s'est écroulé. Oui, c'est la faute du capitalisme dérégulé. Et dans STONKS-9800, le capitalisme dérégulé, c'est vous.
Vendez, mon vieux Bertier-kun, vendez !
Nous sommes donc en 1980. Vous avez un petit pécule, votre premier appartement, vous avez engagé une conseillère pour vous aider à faire fortune et vous avez un ordinateur flambant neuf : c'est parti, essayez de devenir riche. Ou du moins, essayez de comprendre ce qu'il faut faire pour y parvenir, parce que pour le moment, Stonks-9800 vous laisse vous débrouiller quasiment sans vous filer le moindre coup de pouce.
En pratique, vous vous retrouvez face à une série de tableaux vous décrivant l'état du marché et vous permettant de consulter les finances et le cours des actions d'une série de compagnies. Vous pouvez acheter ou vendre des actions selon plusieurs modalités, en essayant de deviner, aidé par les indices de votre conseillère, quelles sociétés vont gagner ou perdre de l'argent. Régulièrement, vous recevez des dividendes correspondant à ces performances, vous permettant d'investir dans divers marchés : acheter des voitures, des maisons, ou d'autres actions. Bref, c'est : l'économie de marché (littéralement).
Et pour le moment, même si l'emballage city pop / pixel art / mini-jeux rigolos fait beaucoup pour vous aider à vous sentir à l'aise, il faut bien reconnaitre que STONKS-9800 est encore très âpre. Ce tout début d'accès anticipé ne possède encore ni tutoriel ni mode campagne, vous jetant directement et sans ménagement dans un mode bac à sable dans lequel vous allez surtout passer les premières heures à ne strictement rien comprendre à ce qui vous arrive. Rassurez-vous, en tâtonnant un peu, ça s'arrange et l'on finit par comprendre l'idée générale, le game design étant assez bien pensé. Mais c'est rude.
STONKS-9800 est, de fait, assez prometteur. Un mélange étrange de visual novel et de jeu de gestion qui ne ressemble à rien de comparable, et qui arrive à reproduire en quelques écrans la frénésie boursière absurde du Japon des années 80. On traverse les mois et les années bercés par de la chiptune rétro, on va se détendre au pachinko, on noue des relations intéressées avec des investisseurs au bar, et on jongle avec des prêts douteux à la banque. Une bouillie de pixels minimaliste qui retranscrit parfaitement l'ambiance qui faisait le charme d'un Yakuza 0, en somme.
Sauf qu'il faut savoir où vous mettez les pieds : c'est un jeu qui vous demande un amour immodéré des tableaux, des nombres et de la planification mathématique de votre profit personnel. En jouant, si possible, à un billard à douze bandes tenant compte des performances annuelles d'une société de photocopieurs indexée sur les jours de fermeture de la bourse, la personnalité de son département R&D et l'âge du capitaine. Si cette phrase vous a donné envie de fuir, vous n'allez pas passer un très bon moment.
STONKS-9800: Stock Market Simulator a été testé sur PC via une clé fournie par l'éditeur.
STONKS-9800 fait partie de ces jeux dont vous savez en un demi-screenshot si c'est votre truc ou pas. C'est des tableaux dans d'autres tableaux destinés à faire monter des jauges de jauges dans un contexte de capitalisme décérébré : il s'agit d'un titre destiné à la toute petite niche de gens capables de s'amuser avec ça. Mais je pense que si c'est votre truc, et en sachant qu'il manque dans cet accès anticipé à peu près tout du contenu final, vous allez sans doute avoir du mal à le lâcher.
zalifalcam
J'aime les jeux double A, les walking simulateurs prétentieux et les JRPG, et plutôt que de me soigner, j'écris à leur propos.
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