La semaine dernière était particulièrement angoissante ? Hé bien celle-ci l’était encore plus, parfait. 2020, what a ride, il suffit de se pencher pour ramasser une mauvaise nouvelle (et se bloquer le dos). Mais rassurez-vous, en farfouillant un peu, je suis parvenu à vous en dégoter quelques-unes de positives dans tout ce foutoir : c’est l’heure des bonnes nouvelles. Au menu aujourd’hui : Maddy Thorson a quelque chose à nous dire sur elle et sur Madeline, le collectif HauntedPS1 nous propose le résultat d’un cadavre exquis et Orwell’s Animal Farm nous donne sa date de sortie.
Madeline de Celeste est-elle trans ?
C’est la question à laquelle Maddy Thorson, créatrice de Celeste, a répondu hier matin, dans un long et touchant article, dans lequel elle revient sur son état d’esprit pendant et après l’écriture du jeu. Et la réponse est ainsi : oui. Oui, Madeline est une femme trans. Une partie des fans avaient visiblement beaucoup débattu à ce sujet (moi non, j’apprends de ce fait que la transidentité de Madeline était un sujet de discussion récurrent, je débarque), sujet sur lequel Thorson était restée floue jusqu’ici, et pour cause : elle ne le savait pas elle-même, tout comme elle ne savait pas encore à ce moment qu’elle était une personne transgenre. Il ne fait aucun doute depuis la sortie du titre qu’il s’agit d’un jeu extrêmement personnel et qui en dit beaucoup sur son autrice, il n’y a donc rien de surprenant de constater que les indices quant à la transidentité du personnage aillent de pair avec les interrogations personnelles de sa créatrice. Celle-ci en profite d’ailleurs pour parler représentation des personnes trans dans la pop culture, en expliquant pourquoi il était important de lever le voile sur la transidentité de Madeline, tout comme il était important de ne pas en faire un twist du scénario.
Pour ce qui est de la représentation, il me paraît inutile de rappeler que le nombre de personnages trans dans le jeu vidéo – mais également dans les autres médias – reste bien trop faible, si ce n’est inexistant, et que le nombre de protagonistes trans est encore plus limité, d’autant que dans la majorité des cas, ces personnages sont écrits par des personnes cis. Maddy Thorson trouve donc naturellement important de souligner cet aspect de Celeste et de l’inscrire comme canon. Il est impossible d’ignorer l’impact qu’a eu Celeste ces dernières années et Thorson insiste sur ce point : il est possible d’écrire une histoire avec un propos universel en mettant en scène un personnage trans. De nombreuses personnes cis se sont retrouvées dans la lutte de Madeline contre la dépression et dans son acceptation de soi, sans elles-mêmes être touchées par la question de la transidentité. Et c’est beau. Comme quoi, se projeter dans un personnage éloigné de soi et de ses problématiques n’est pas si compliqué – prenez ça les gamergateux idiots.
Il était cependant important de ne pas en faire un twist façon bas les masques de Scooby-Doo, ni de faire une J.K. Rowling en réécrivant l’histoire au petit bonheur la chance – puisque la transidentité de Madeline était déjà là depuis le début, sa créatrice ne le savait seulement pas encore. Thorson explique ainsi avoir préféré laisser des indices dans le DLC Farewell, ainsi que sur le compte Instagram de Théo, plutôt que d’en faire un twist scénaristique, qui sonnerait autant comme un gimmick un peu pété que comme une incohérence avec le caractère de Madeline. Celeste aura ainsi été une étape importante dans le questionnement de genre de son autrice – et aurait été évidemment très différent si ce cheminement avait déjà été fait avant l’écriture du jeu – et il nous reste maintenant plus qu’attendre la sortie de son prochain titre, développé par l’équipe d’EXOK Games, qui sera, sans aucun doute, aussi bienveillant qu’a pu l’être Celeste.
Le cadavre exquis du collectif HauntedPS1
Souvenez-vous, nous en parlions en début d’année, HauntedPS1 est un collectif qui produit des compiles de jeux d’horreur en basse résolution, et qui a sorti en février dernier son premier Demo Disc, qui proposait tout un tas d’expériences cheloues et plus ou moins horrifiques, avec des graphismes et esthétiques très typées PS1 – ça tombe bien, c’est dans le nom du collectif.
La communauté a refait parler d’elle le 31 octobre dernier – tiens donc, cette date serait-elle innocente ? – en sortant C.H.A.I.N. (pour Chronological Haunted Anomalous Interconnected Narrative), à l’initiative du membre Adam Pype. Le jeu a été pensé sur le concept du cadavre exquis – que l’on retrouve déjà dans la littérature et le dessin – , à savoir : une personne démarre une séquence, puis la transmet à une autre personne qui la continue et la transmet à son tour, etc … C’est ainsi une file de 20 personnes qui se sont envoyées chacune leur tour les différentes parties de C.H.A.I.N sur une période de six mois, pour un jeu horrifique qui compte autant de styles visuels et de gameplays. Le titre est disponible gratuitement sur itch.io, et vaut largement le coup d’œil, autant pour la curiosité qu’il est que pour l’inventivité dont il fait preuve, que ce soit en termes de gameplay, d’esthétique ou de narration.
Une date pour Orwell’s Animal Farm
Annoncé par Nerial (studio derrière la série de jeux Reigns) en août dernier – aux côtés de l’intrigant Card Shark, prévu pour 2021 – , Orwell’s Animal Farm, adaptation de, hé bien, La Ferme des Animaux de Georges Orwell, je sais vous êtes immensément surpris·es, se dote d’une date de sortie et débarquera sur nos PC le 10 décembre. Oui, c’est le même jour que Cyberpunk 2077 qui a été une nouvelle fois repoussé, les pauvres.
Le titre nous mettra entre les mains la gestion de Manor Farm sur une période de sept ans d’Animalism, dans un scénario à embranchements selon la façon choisie – ou subie – de diriger tout ce petit monde, pour un total de quelque huit fins possibles promises par le studio – et qui me fait espérer une grande rejouabilité. Et si l’aspect gestion semble être un point important d’Orwell’s Animal Farm, il ne faut pas mettre de côté la dimension hautement narrative du titre. À ce compte, le texte du livre a été transposé par Emily Short, qui, si son nom ne vous rappelle peut-être rien, a officié comme scénariste et autrice externe sur des titres comme Sunless Sea, Sunless Skies (rien d’étonnant, donc, qu’elle ait fini par officiellement intégrer le studio Failbetter Games en janvier dernier en tant que directrice créative), mais également Signs of the Sojourner ou Where the Water Tastes Like Wine, jeux imparfaits certes, mais très remarqués pour la qualité de leur écriture. Entre l’expertise de Nerial, qui n’a plus grand chose à prouver depuis Reigns, et le palmarès impressionnant d’Emily Short- et dont les textes seront narrés par Abubakar Salim, que l’on avait déjà entendu dans Assassin’s Creed Origins en tant que Bayek – , il me paraît tout à fait raisonnable d’embarquer dans le train de la hype et d’attendre sagement, mais impatiemment, le 10 décembre 2020 et de confier ses deniers à Nerial plutôt que CD Projekt.
Bonus
Une reprise du thème de Rook dans Ikenfell par FamilyJules, ça ne se refuse pas.
Bonus 2
La période n’est toujours pas réjouissante, alors continuons d’abuser des petits bonus. Je pense que vous avez très envie d’écouter ceci. Et de le réécouter. Encore. Encore. ENCORE.
Shift
Camélidé croisé touche de clavier et militant pro-MS Paint. J'aime les jeux indés à gros pixels, les platformers sadiques et les énigmes.
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