Début janvier, le gouvernement indien a annoncé son intention de légiférer pour interdire les paris en ligne et réduire les problèmes liés aux jeux d’argent, protéger les mineurs, réduire l’addiction aux jeux vidéo et offrir un environnement plus sûr pour les joueuses. L'idée principale est de créer des organismes indépendants qui vérifieront avant le lancement qu’il ne s’agit pas de jeux d’argent, mais ces propositions ne mettent pas tout le monde d'accord.
L'un des principaux points de contentieux dans cette affaire, c’est que le modèle proposé met dans le même panier le secteur des jeux vidéo traditionnels avec le secteur des paris en ligne/jeux d'argent, ce à quoi objectent 44 développeurs indiens et sociétés d’e-sport. Ceux-ci avancent en effet que les mécanismes de fond ne sont pas les mêmes et que les revenus des paris en ligne ne sont jamais pris en compte lorsqu’on parle des revenus générés par les jeux vidéo et qu’il serait donc injuste de les loger à la même enseigne. En ce qui concerne la protection des mineurs, le gouvernement a indiqué que les détails seraient affinés plus tard et les développeurs appellent à créer un cadre solide pour éviter l’addiction aux jeux vidéo chez les plus jeunes et s’assurer qu’ils ne soient pas exposés aux achats in-game et à des environnements et contenus inappropriés.
Les contestataires appellent également à créer un système de rating propre à l’Inde, similaire au système PEGI en Europe. Ceci répond spécifiquement à un point soulevé par le gouvernement qui envisageait que ces organismes indépendants, à terme, vérifient également le contenu des jeux en ligne pour s’assurer qu'ils ne sont pas de nature violente, addictive ou sexuelle. Le gouvernement assure qu’il ne s’agit pas de contrôler les jeux en ligne, car il s’agit d’un secteur économique en plein boom en Inde et le pays entend le soutenir. D’un autre côté, des jeux comme PUBG Mobile et Garena Free Fire avaient été interdits, en 2019 dans certaines villes indiennes, avant d’être interdits définitivement à cause de liens avec la Chine, car ils étaient notamment jugés trop addictifs. Ce débat soulève plusieurs questions, notamment si les systèmes d’achat in-game ou les lootboxes peuvent être considérés comme des jeux d’argent. Dans ce cas, on pourrait reprocher aux développeurs de jeux « traditionnels » de vouloir juste éviter de se questionner sur ses pratiques. D’un autre, comment le gouvernement va-t-il définir les contenus « sensibles » et définir ce qui est acceptable ou pas et est-ce que ça ne risque pas très vite de tourner à la censure ?
BatVador
Traductrice ascendante topiaire qui aime les city builders, les dystopies et les jeux avec des gens déprimés dedans.
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