Vous vous souvenez de G2A ? Vous savez les gens qui vendent des clefs de jeux pas cher et à propos desquels des développeurs indépendants avaient dit : « Piratez nos jeux plutôt que les acheter sur G2A ». Hé ben trois mois après la polémique, voici que le chef de la com du site, Maciej Kuc, a discuté avec le site GamesIndustry.biz pour expliquer que non, des clefs volées ne peuvent évidemment pas se retrouver sur leur site. Voyons ensemble quelle est sa ligne de défense.
Si vous ne savez pas comment fonctionne G2A voici un rapide topo. Le principe du site est que vous pouvez vous inscrire afin de revendre des clefs de jeux vidéo qui vous appartiennent. De même, vous pouvez racheter des clefs qui appartiennent à divers revendeurs. Le cœur de la controverse qu’a subi G2A, est qu’il n’est pas possible de tracer l’origine des clefs vendues sur le site, et surtout que celles-ci sont vendues très peu cher. Certains développeurs indépendants considèrent que G2A leur font d’une part perdre de l’argent en revendant des clefs possiblement frauduleuses, mais surtout qu’ils biaisent la perception du coût des jeux en proposant à la vente des clefs à des prix dérisoires. Pour plus d’informations, vous pouvez lire l’article de notre rédac chef sur le sujet.
Dans l’interview donnée à GamesIndustry.biz, Maciej Kuc revient d’abord en détail sur le reproche le plus dommageable pour G2A : des clefs frauduleuses circuleraient sur le site. La ligne de défense du chef de la communication est la suivante « Nous vérifions scrupuleusement l’identité de nos revendeurs, il n’est donc pas envisageable que ceux-ci se livrent à des activités illégales ». Il est vrai que s’inscrire sur G2A en tant que revendeur est très compliqué et demande un nombre de papiers assez impressionnant (je vous laisse voir dans l’article original la description du processus). Cependant, même si l’on est bien identifié, rien n’empêche de revendre des clefs obtenues illégalement.
En outre, G2A défend ses revendeurs d’une manière très acharnée en expliquant que : « La plupart de nos clefs sont revendues par de gros revendeurs qui disposent de plusieurs milliers de clefs par jeu. Il est proprement impossible que tant de clefs soient volées d’un coup, ils les achètent simplement en gros aux développeurs ou aux éditeurs à prix réduit. » Il ajoute d’ailleurs qu’il serait plus inquiétant qu’un revendeur ne propose qu’une ou deux clefs à la vente. Cependant, plus bas dans l’interview, le directeur de la communication dit aussi que : « Les gens qui revendent qu’une ou deux clefs pas chères ne nous inquiètent pas. La plupart du temps, ils ont gagné ces clefs lors d’un concours ou dans un bundle. Il n’y a rien de frauduleux là dedans ».
GamesIndustry a quand même choisi de contacter certains gros revendeurs à propos de l’origine de leurs clefs, et les réponses ont été succinctes. L’un a répondu que les clefs venaient de revendeurs dans le monde et de distributeurs, un second a choisi de ne pas répondre, et le dernier a simplement répondu « Elles viennent de Steam ».
Vous vous souvenez que c’est surtout des indépendants qui n’aiment pas G2A ? Hé bien la question est assez vite éludée lors de l’entretien. En effet, Kuc explique que de toute façon, les jeux les plus achetés sur la plateforme sont les triples A, et que la plupart des clefs de jeux indépendants viennent en fait de bundle. Ils ferment de ce fait le débat avec leurs plus gros détracteurs.
Et pour encore plus s’acheter une légitimité, G2A se pose en défenseur des consommateurs (venant de types qui facturent les comptes inactifs, c’est osé). Tout d’abord, ils brandissent un taux de satisfaction des acheteurs de 99% (pas de chiffre à l’appui désolé), et surtout ils expliquent qu’ils sont une alternative légale au piratage. Pour faire simple, comme les jeux sont chers pour les gens ayant un petit budget, plutôt que d’acheter les jeux sur Steam, ils peuvent prendre une clef sur G2A, ça éviterait qu’ils se tournent vers le piratage. Je veux bien entendre cet argument, cependant, les bundles et soldes sur les stores online sont légions, sans compter les offres comme celles de l’Epic Store.
Enfin, Kuc revient à l’éternelle ligne de défense de G2A qui est : « Les seuls à pouvoir créer des clefs sont les éditeurs et les développeurs eux-mêmes. Ils n’ont qu’a mieux contrôler la manière dont ils distribuent celles-ci »
Au regard de toute l’interview, on se rend compte que la position de G2A n’a pas vraiment changé. Ils continuent de blâmer les développeurs qui se plaignent que des clefs sont vendues sur leur site, ils arrivent à dire tout et son contraire pour défendre leurs revendeurs, et enfin ils gardent leur sempiternelle ligne du « Si un développeur veut se plaindre, il n’a qu’à venir nous contacter ».
Bref ils veulent montrer patte blanche, mais continuent de dire en substance « C’est pas de ma faute, moi j’essaie de faire les choses bien. C’est vous qui êtes nazes ». A mon humble avis, on n’a pas fini d’entendre parler des frictions entre G2A et les développeurs, particulièrement les indés.
Un Rieur
J'aime tous les jeux, surtout les jeux un peu nazes ou cassés. C'est pas parce que c'est nul que c'est pas bon, et puis j'aime aussi la bouffe, et le JDR
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