Il serait tentant de penser que je fais une fixette sur la Chine et ses politiques toujours plus restrictives en termes de divertissement notamment à destination des jeunes. On n’aurait pas complètement tort, mais il est surtout intéressant de voir les conséquences de ces politiques, pas toujours en accord avec les souhaits de la population, sur l’écosystème du jeu vidéo. Après un gel de plus de neuf mois sur les accréditations pour le marché chinois, le pays vient d’autoriser 45 nouveaux jeux vidéo.
Pendant cette période de gel des accréditations qui aura duré neuf mois, 14 000 entreprises du secteur du jeu vidéo (développeurs, éditeurs, responsables du merchandising, etc.), ont mis la clé sous la porte. Les grandes entreprises comme Tencent (dont aucun titre ne se trouve parmi ces 45 jeux nouvellement approuvés par le gouvernement, dont la liste est disponible en chinois sur Twitter) ont subi des pertes en termes de capital, mais ont également étendu leur influence et cherché des investissements en dehors du pays.
Ces neuf mois ont été, pour la Chine, l’occasion de mettre en place une série de restrictions d’accès pour les mineurs et ainsi selon les déclarations officielles lutter contre l’addiction aux jeux vidéo dans cette tranche de la population. Je vous en avais déjà parlé ici et ici. En réaction à ces restrictions, un marché illégal de location de comptes s’est mis en place pour des jeux comme Honor of Kings sur des plateformes de e-commerce. Tencent, l’éditeur du jeu, qui a instauré des restrictions, en a poursuivi une vingtaine en justice en septembre dernier selon People’s Daily. Un autre effet à double tranchant que semblent avoir ces restrictions, et le faible nombre de jeux accrédités chaque année par la Chine (env. 1200), c’est que le marché est devenu particulièrement compétitif. Par conséquent, les développeurs et éditeurs commencent à privilégier la qualité à la quantité des jeux produits. Mais le délai nécessaire pour vérifier qu’un jeu est conforme aux exigences du gouvernement et l’accréditer risque de se faire au détriment des développeurs et éditeurs indépendants qui ne disposent pas nécessairement de moyens suffisants pour patienter des mois sans rentrée d’argent et sans certitude de voir leur travail récompensé.
BatVador
Traductrice ascendante topiaire qui aime les city builders, les dystopies et les jeux avec des gens déprimés dedans.
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